Amandine Baude, Maitre de Conférence en Psychologie du développement et de l’éducation à l’Université de Bordeaux, propose un séminaire aux adhérents du CIRPA-France, mercredi 17 avril 2024 par. Le séminaire traite de la participation directe des enfants dans le processus de médiation familiale au Québec : qu’en pensent les enfants, les parents et les médiateurs ?
Depuis la ratification de la Convention des Nations unies relative aux droits de l’enfant en 1991, la participation des enfants dans les décisions qui les concernent est un droit au Canada. Au Québec, dans le nouveau Code de procédure civile entré en vigueur en janvier 2016, leur implication est prévue lors des séances de médiation familiale si les parties y consentent.
Dans les faits toutefois, les recherches montrent que les enfants demeurent peu acteurs, et souhaiteraient que leur voix soit davantage entendue dans les processus décisionnels post-séparation.
Dans le cadre de ce webinaire, Amandine Baude présentera des résultats extraits d’une recherche visant à documenter l’expérience d’enfants (N = 11) âgés entre 9 et 16 ans à propos de leur participation directe à la médiation familiale ainsi que les perceptions de médiateurs familiaux (N = 172) et de parents séparés (N = 275) quant à cette pratique.
Résultats de l’enquête
Du côté de l’expérience, les enfants se montrent globalement positifs à l’égard de leur participation à la médiation tout en ayant vécu une gamme d’émotions (tristesse, colère, soulagement, etc.) en raison des sujets abordés pendant les rencontres. Ils soulignent également que s’exprimer demande un effort et qu’ils doivent être respectés dans leur rythme. Ils nomment diverses motivations pour participer à un processus de médiation : s’exprimer dans un lieu neutre, clarifier les enjeux de la séparation, communiquer leurs besoins à leurs parents et répondre aux besoins perçus chez leurs parents.
Pour leur part, les parents sont partagés quasi à parts égales. L’appui à leur participation semble nuancé par plusieurs éléments, notamment l’âge des enfants et la crainte de leur créer un stress supplémentaire.
La majorité des médiateurs de l’échantillon rapporte être favorable à l’implication des enfants dans cette pratique. Cependant, les résultats montrent que les médiateurs rencontrent peu fréquemment les enfants et que leurs pratiques sont assez variées (buts de la participation, procédures utilisées, modalités de rencontre de l’enfant, etc.).