Le bureau du CIRPA-France souhaite ses meilleurs vœux à ses membres, à ses lectrices et lecteurs et, surtout, à tous les enfants et adolescents en situation de séparation parentale ou de placement.
Même si, traditionnellement, la période conduit à faire des vœux sans limites, si nous restons réalistes nous ne pouvons que formuler des vœux bien réduits, tant la situation est dégradée en France.
Mais restons optimistes car, parfois, un battement d’ailes de papillon peut avoir de grandes répercussions !
Les parents et les familles élargies
Souhaiter que les parents qui se séparent et leurs proches comprennent que les enfants ont besoin de conserver des relations continues et significatives avec chaque parent. Ces relations parentales équilibrées constituent un soutien à leur santé et à leur développement psychique, émotionnel, social, cognitif et scolaire.
Les professionnel.le.s de la justice
Souhaiter que les avocates et avocats mettent en avant la pacification des relations entre les parents plutôt que la querelle à propos de qui aura le plus de garde des enfants. Cette pacification devrait viser le maintien de relations équilibrées des enfants avec chaque parent et la famille élargie.
Souhaiter que les intervenants sociaux bénéficient de soutiens efficaces pour les aider à cibler leurs actions vers un seul des deux grands objectifs qui leur sont assignés. En direction des parents séparés, faire en sorte qu’ils coopèrent dans le respect de chacun et dans le maintien de relations régulières et continues avec chaque parent. En direction des enfants en danger, faire en sorte que la famille, au sens large, soit à nouveau réunie et en condition pour les accueillir sans risques.
Souhaiter que les médiatrices et médiateurs, les psychologues et les experts harmonisent leurs approches et échangent leurs bonnes pratiques. Les concepts de « sécurité de base », « liens d’attachement », « conflit parental » ou « conflit de loyauté » ont migré dans le champ de la justice familiale sans grandes précautions. Un tel usage sert, bien souvent, à valider les situations installées de fait, sans évaluer les autres facteurs de l’intérêt supérieur de l’enfant.
Souhaiter que les magistrates et magistrats obtiennent des conditions de travail et de formation qui leur permettent d’évaluer et de décider de l’intérêt supérieur de l’enfant. Ces activités complexes dans les conditions des familles d’aujourd’hui requièrent du temps, du personnel (juges et greffes) et des organisations adéquates (matérielles et numériques). Les tribunes récemment publiées par ces personnels de la justice familiale montrent que rien n’est fait en ce sens pour le moment.
Les responsables politiques
Souhaiter que les responsables politiques mettent en avant l’urgence de réformer la justice familiale. Modifier la loi de 2002 pour insister sur le maintien de relations équilibrées et continues de l’enfant avec chaque parent et pour favoriser le droit de l’enfant et de l’adolescent à faire entendre sa parole sur toutes les questions le concernant. Faciliter les relations entre les différents services en créant un tribunal de la famille et de la jeunesse. Cette création permettrait la spécialisation et donc la formation du personnel et la coordination entre juges des enfants et des affaires familiales. Elle faciliterait la médiation et la coopération entre avocats, psychologues, juges et intervenants sociaux.
Des projets en commun pour 2022
Le Conseil Interdisciplinaire de la Responsabilité Parentale PArtagée – France est prêt à œuvrer dans ce sens, comme nous l’avons fait depuis notre création en décembre 2020.
Si ce travail commun vous intéresse, nous vous invitons à nous rejoindre en adhérant pour 2022 !